Idée reçue n°3 : "Les arbustes à floraison printanière se tailleraient nécessairement après la floraison"

Pascal Prieur

La floraison des végétaux ligneux peut s’exprimer de deux manières : sur les pousses de l’année (n) ou sur les bois de l’année précédente (n-1). Dans le second cas, l’induction florale s’effectue l’année qui précède la floraison. De toute évidence, toute suppression de rameau ou partie de rameau déjà programmé pour fleurir entraînera une diminution de la floraison. Il est donc souvent préconisé de tailler les arbustes « à floraison printanière » - qui fleurissent majoritairement sur les rameaux n-1 - après la floraison. Toutefois, un certain nombre d’arbustes à floraison printanière peuvent être avantageusement taillés avant la floraison.

• sur les plantes acrotones ou fortement médiatones, on se limitera à quelques réductions sur relais pour conserver une partie de la floraison et garder un port naturel.

• sur les plantes basitones ou faiblement médiatones, on supprimera sur la souche des vieux bois, moins florifères et sans grand avenir.

Kolkwitzia amabilis en fin d’hiver après une éclaircie sur souche (à gauche) et au printemps suivant (à droite). (© Photos Pascal Prieur)

La suppression des bois sur la souche, en hiver, développe la basitonie.

Philadelphus ‘Natchez’ avant (à gauche) et après éclaircie sur souche (à droite, © Photos Pascal Prieur). La suppression de bois sur la souche aurait été totalement impossible après la floraison, sauf à casser des jeunes pousses destinées à renouveler les rameaux.

Les avantages d'une taille avant floraison :

• Elle permet de n’effectuer qu’un seul passage, plutôt que d'intervenir tout au long du printemps dès lors qu'une plante vient de terminer sa floraison ;

• Elle simplifie l’opération de suppression, impossible à effectuer après floraison quand les bois issus de la souche sont denses et les jeunes pousses tendres ;

• Elle stimule davantage la formation de nouvelles pousses à la base des rameaux.

Les fiches techniques "Idées reçues" sont le fruit d'une réflexion collective initiée à Lomme en 2024 lors de l'Assemblée générale des Arbusticulteurs, avec Pauline Frileux, Aymeric Jollet, Hervé Mureau, Pascal Prieur et René Reboul.