Au sein d'un genre peu connu et peu représenté en Europe, Elaeaocarpus sylvestris tire son épingle du jeu grâce à sa bonne rusticité et sa curieuse floraison automnale. Les espèces capables de pousser en France se comptent sur les doigts d'une main, parmi les 489 (POWO) que compte le genre. Les autres espèces sont principalement tropicales ou subtropicales, dont Elaeocarpus angustifolius, réputé pour ses beaux fruits bleus comestibles.
Elaeocarpus sylvestris est originaire du Sud-est de la Chine. Son nom du genre vient du grec élaia qui veut dire "olive" et carpos qui veut dire "fruit". Cela vient du fait que les fruits d'Elaeocarpus ressemblent généralement à une olive.
Sa magnifique floraison intervient généralement fin septembre début octobre. Ses petites fleurs blanches sont réunies en racèmes quasi horizontales et se forment sur le bois de l'année précédente. Ce mode de floraison est plutôt rare à cette époque de l'année. Il est généralement réservé aux arbustes à floraison précoce de fin d'hiver ou début de printemps. Chaque fleur comprend 5 sépales et 5 pétales très finement découpés sur la moitié supérieure. Cette caractéristique est typique des Elaeocarpus dont les pétales sont rarement entiers.
Dans son pays d'origine, Elaeocarpus sylvestris fleurit plus tôt et échappe aux gelées automnales. Ainsi, des fruits bleus qui ressemblent beaucoup à des olives, se forment en été. À notre connaissance, les spécimens nantais, plantés par deux, n'ont jamais fructifié.
Elaeocarpus sylvestris arbore un feuillage vert pomme semi-persistant. Ses feuilles sont alternes, oblancéolées, glabres sur les deux faces, avec un bord légèrement crénelé et un court pétiole de 1 cm. Ses feuilles apparaissent en avril-mai et restent vertes jusqu'au mois de janvier de l'année suivante. Ensuite, elles vont rougir progressivement jusqu'en début de printemps. Le mois de mai marque la période de transition entre la chute des feuilles rouges, issues de l'année précédente, et les jeunes feuilles de l'année en cours.
Elaeocarpus sylvestris apprécie un sol acide, frais et une exposition ensoleillée à miombragée. Sa rusticité se situe entre -12 et -15°C à condition qu'il soit protégé des vents froids et que le gel soit de courte durée. À ma connaissance, c'est l'espèce la plus rustique du genre.
Dans son pays d'origine, il atteint 10 à 15 m de haut. Pour l'instant les spécimens nantais culminent à 5 m de haut en 14 ans de plantation. Leur port arborescent et leur forte acrotonie laissent penser qu'ils peuvent atteindre des dimensions de petit arbre avec le temps.
Il existe une confusion entre Elaeocarpus sylvestris et Elaeocarpus decipiens mais il difficile de les différencier.
Il est rare de croiser le chemin d'un Elaeocarpus sylvestris en France. Le meilleur moyen de percer tous ses secrets est d'aller à Nantes, qui compte 6 spécimens : 5 à l'arboretum cimetière parc et un dans le massif d'exposition des pépinières municipales (non accessible au public). Un beau spécimen est également présent au jardin botanique de Limoges.
Dans la même famille, on retrouve les genres Crinodendron et Aristotelia, originaires d'Amérique du Sud et de Nouvelle-Zélande. On peut voir un beau spécimen de Crinodendron patagua au parc de Procé à Nantes, au jardin des plantes de Nantes ainsi qu'au jardin exotique de Roscoff.
Pour se procurer un spécimen d'Elaeocarpus sylvestris, rendez-vous chez les pépinières Arven.
13 mars 2014 - Arboretum Cimetière Parc (Nantes)
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